Pour faire le dessein d’une transhumance poétique
Il vous faut commencer par réunir quelques enfants accompagnés d’adultes éclairés. Vous prendrez le temps de vous installer en cercle, parce que c’est la forme qui permet à chacun.e de se trouver à égale distance du centre. Vous apporterez quelques photos pour réveiller l’imaginaire enfantin. Certain.e.s y verront des jardiniers rêveurs ou un homme souhaitant voler avec les vautours. N’oubliez pas de nettoyer votre voix avant la rencontre, jusqu’à ce qu’elle soit claire comme l’eau de la rivière et que coule l’hymne de la transhumance jusqu’à étancher leur soif d’émerveillement. Les mots et les notes feront résonner les cœurs, et c’est là que naît le chemin.
Le moment sera venu de raconter quelques histoires, de celles qui parlent d’essentiel, de ces mystères qui portent nos vies. Pensez à prendre un grand sac pour récolter les multiples confidences que les enfants comme les adultes vous murmureront à l’oreille. Ce sera, c’est sûr, le plus beau des colliers de perles rares à faire danser sur le chemin, au rythme des ânes. Vous pourrez bien sûr imaginer d’autres animaux pouvant vous accompagner, du cheval à la girafe, de l’éléphant au cerf, l’imaginaire n’a pas de frontière.
Nourri.e.s à la source du partage, chacun.e deviendra messager-messagère de toutes ces bulles de fantaisies. Dans leurs mains ils pourront plier le Parc Naturel Régional du Vercors jusqu’à ce qu’il prenne la forme d’une enveloppe. Ils y glisseront leur cœur, une graine de haricot yin-yang et une carte postale où sera écrit : Et toi, grand-père, grand-mère peux-tu me raconter comment tu es né.e ?
Alors sur la grande page blanche vous pourrez voir apparaître les premiers cairns qui bornent le chemin de notre transhumance poétique. Hommes et bêtes, venez dessiner la carte de notre voyage immense !